Avec un environnement économique de plus en plus complexe, interconnecté et imprévisible (révolution numérique, Big Data, Intelligence Artificielle et forte volatilité des risques), l’ensemble des acteurs du secteur de la micro-finance s’accordent à dire que le recours au digital n’est plus un luxe mais une nécessité pour permettre au secteur de mieux s’acquitter de sa double mission d’inclusion sociale et financière.
Au-delà de la nécessité de recourir de plus en plus à des technologies innovantes pour garder un avantage concurrentiel, chaque Institution de Micro-Finance (IMF) se doit désormais de tenir compte des risques liés à la qualité et au volume de plus en plus important des données générées par ses activités. Il devient donc crucial de pouvoir les anticiper et les gérer plus efficacement au moindre coût.
L’utilisation des technologies d’automatisation, ainsi que l’adoption d’une culture « Data-Driven »[1] est de nature à permettre aux IMF de se transformer en digitalisant progressivement la gestion de leurs risques pour une gouvernance en phase avec les évolutions et les défis technologiques.
Pour gagner le pari de la transformation digitale, les IMF se doivent de répercuter ces bouleversements technologiques dans leur stratégie, leur organisation et leurs métiers et ce, en se dotant d’une vraie politique digitale à court, moyen et longs termes :
- Adaptation en permanence du niveau d’équipement et d’évolution des outils IT de production, de suivi et de pilotage des activités ;
- Alignement et articulation des outils IT avec le système de management des risques ;
- Définition du niveau d’appétence à la transformation digitale.
Aujourd’hui, la digitalisation des activités et des processus devient essentielle pour la maîtrise et le développement des activités ainsi que l’optimisation des processus de gestion et la réduction des coûts de transaction des IMF.
De plus en plus développé, le mobile Banking a permis d’atteindre un grand nombre de clients, y compris dans les régions les moins accessibles. En effet, les services bancaires par téléphone mobile sont l’un des services les plus récents dans le secteur de la micro-finance, étant donné la croissance massive du nombre d’abonnements à la téléphonie mobile. Grâce aux tablettes connectées au système d’information central de l’IMF, les agents de crédit peuvent désormais renseigner une demande de prêt directement sur le terrain et de scanner les documents justificatifs sans passer à l’agence. D’où une proximité des clients, une réduction du temps de traitement en back-office et une maîtrise des risques de perte d’informations.
La question que se posent avec insistance les professionnels de la micro-finance est la suivante : Le digital aurait-il un impact déterminant sur la réduction des coûts opérationnels des Institutions de micro-finance, permettant ainsi une baisse des taux d’intérêt de la micro-finance tout en assurant la viabilité financière des IMF ?
L’impact positif de la transformation digitale pour le secteur de la micro-finance est indéniable sur la rentabilité, la qualité de service aux clients et surtout sur le management des risques au sein des IMF. En effet, la digitalisation des activités contribuera à favoriser la double mission financière et sociale de la micro-finance à travers un accès plus facile des bénéficiaires dans des zones éloignées et défavorisées à un moindre coût tout en sécurisant davantage les transactions.
[1]Appelée également Data-Driven Marketing : cette approche consiste à prendre des décisions stratégiques sur la base d’une analyse et d’une interprétation des données dans le but de mieux cerner ses clients.